TrenoNotte : « J’ai vécu ma première rêverie poétique à bord d’un train de nuit »

Salut ! Aujourd’hui un billet un peu particulier puisque je vous propose un aperçu en exclusivité des voitures Corail VU75 qui seront bientôt proposées à la vente par notre ami Hervé (TrenoNotte). Mais avant de vous en parler, vu que je suis quelqu’un de très curieux, j’ai eu envie de discuter un peu avec le créateur pour en savoir un petit peu plus sur le pourquoi de ce projet, et bien d’autres choses encore.

Olivier : Salut Hervé ! Je ne peux débuter cette interview sans t’interroger sur ce qui t’as fait connaitre dans notre communauté, cette fameuse vidéo où le simulateur est commandé… par un pupitre de CC 6500 ! Raconte-nous ^^

Hervé : Ah les CC6500 ! Ma fascination pour ces locos remonte à très loin dans mon enfance et quand j’ai appris qu’elles allaient disparaître, il a été vraiment important pour moi de garder quelque chose, une trace tangible de leur existence, afin de me souvenir de tous ces bons moments, de me souvenir de mon enfance aussi. Comme le disait Jacques Brel, à 17-20 ans un être humain a déjà vécu tous ses émerveillements et il passe ensuite sa vie à essayer de les revivre. Je suis totalement en accord avec ça et c’est ce que j’ai essayé de faire,revivre mes premiers émerveillements, tout gosse sur le quai, quand je sentais le souffle chaud des ces énormes machines décollant une lourde rame pour un pays lointain… Construire ce pupitre a été pour moi une aventure formidable. Depuis la récupération des pièces au dépôt de Vénissieux et dans les diverses casses ferroviaires et notamment celle de Culoz, jusqu’au branchement du pupitre sur TS et des premiers « tours de roues » virtuels, malgré toutes les difficultés et tous les problèmes techniques à résoudre, ce ne fut que du bonheur.

O : Et pourquoi le choix de Railworks/Train Simulator, du coup, comme support logiciel ?

H : Le graphisme surtout. MSTS était pour moi depuis un bail un tantinet dépassé et Trainz malgré toutes ses qualités avait trop de défauts.

TrenoNotte s’est fait connaitre avec son simulateur CC 6500.

O : Revenons-en à ton actualité de ce moment, les Corail VU75. Pourquoi ces voitures, et pas d’autres ?

H : Il faut bien commencer par quelque chose 😉 La liste est longue c’est vrai de matériel français à reproduire pour TS. Si j’ai choisi les corail VU c’est certainement parce qu’elles sont en cours de radiation désormais. On en trouve beaucoup en livrée classique dans les casses ferroviaires (j’adore me balader dans ces lieux) et il est toutefois encore possible de monter à bord de trains utilisant ce matériel pour par exemple enregistrer des sons, prendre des mesures pour une 3D fidèle… Les corail VU couchettes ont été utilisées sur tous les trains de nuit nationaux et internationaux au départ d’une ville française, comme j’ai un petit faible pour ce type de trains, mon choix était presque imposé !

O : Peux-tu nous préciser le contenu du pack que tu as prévu de rendre disponible à la fin de la semaine prochaine ?

H : il y aura trois packs en téléchargement : un gratuit avec les fourgons B6Dd2, un autre que tu connais qui contient les voitures couchettes (NDO : celui que je teste à la fin de cet article) et un dernier, et non des moindres, qui contient toutes les versions places assises A9, B11 et A4B6, toujours en livrée classique. Je posterai une vidéo de ce pack la semaine prochaine.

O : Tu as – après un long moment de réflexion j’ai l’impression – décidé de vendre tes modèles, alors que tes voitures MU étaient gratuites. Pourquoi ce choix ?

H : La création pour TS, il faut bien le reconnaître n’est vraiment pas quelque chose de facile. Ou plutôt, elle n’est vraiment pas une activité que l’on peut mener par petites touches, une heure ou deux par semaines. À ce rythme là, sortir une création avec un minimum de qualités peut prendre des années… et c’est d’ailleurs ce que l’on observe sur ce forum où des gens très talentueux œuvrent patiemment pour sortir des choses magnifiques mais en un, deux ans voire plus. Je pense par exemple à pml3, DOM107 ou Julien (qui malheureusement ne semble plus pouvoir trouver du temps pour cette passion dorénavant). Essayer de trouver plus de temps pour se consacrer à la création implique quelques sacrifices, avec ses proches mais aussi avec son travail. J’ai la chance de pouvoir moduler mes heures de travail (et donc mon salaire) et j’ai pris la décision cette année de les réduire pour libérer du temps pour TS. Le payware est une façon de se dire que l’on ne fait pas tout ces sacrifices pour rien même si je doute fortement trouver la richesse avec cette activité.

Les B6Dd2 seront gratuites, comme une sorte de mise en bouche.

O : On voit facilement que les trains de nuit ont une place toute particulière dans ta passion pour le ferroviaire – il suffit de lire ton pseudo ! Qu’est-ce qui te plait tant dans ces trains ?

H : Ma première rêverie poétique je l’ai vécue à bord d’un train de nuit. J’avais 5 ans. J’appelle rêverie poétique ce moment où on se laisse aller à des pensées agréables, doucement bercés par un spectacle simple qui nous envoûte. Je suis resté toute la nuit lors de mon premier voyage les yeux ouverts sur le paysage qui défilait à travers la baie vitrée du compartiment couchettes. J’ai été envouté, à 5 ans, par la beauté des lumières des villes que le train traversait de nuit, par les sons, les odeurs de chemins de fer (difficile à reproduire sur simulateur j’en convient… ;). Ça a été très fort pour moi et je ne saurais dire pourquoi. Tout ce que je sais c’est qu’à chaque fois que je prends un train de nuit, je ressens presque toujours ces sensations et tu ne peux pas imaginer comme je suis triste à l’idée qu’en ce moment même on enterre les derniers trains de ce type en France…

O : Bouh tu m’as volé ma transition 🙁 J’allais justement te rappeler qu’Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des transports a récemment annoncé l’arrêt le 1er octobre prochain de quatre des huit lignes Intercités de nuit…

H : Eh bien je vais te dire, tout ce que j’aime (ou j’aimais devrais-je dire) dans le train est en cours de destruction : les rames tractées, les trains de nuit, les lignes de montagnes avec le percement de tunnels de base (en Suisse mais aussi en France entre Lyon et Turin). Il ne va bientôt plus rien me rester de ma passion à ce train là ! C’est là que la simulation et l’évolution des qualités graphiques des simus à venir va me venir en aide. Je recherche avant tout à travers la simulation ferroviaire une façon de prolonger ma passion encore un peu.

Mais j’aime toujours de temps en temps aller dans les dépôts, discuter avec les cheminots, monter à bord des machines (grâce notamment à de bons amis conducteurs). Les trains de fret sont les derniers types de trains qui me fascinent encore vraiment et il en existe encore beaucoup donc tout va bien 😉

O : Question traditionnelle que je pose à chacun de mes invités : quels conseils peux-tu donner à ceux qui souhaitent se lancer dans la modélisation de matériel roulant pour TS ?

H : Conseil classique, valable pour toute création qu’elle soit technique ou artistique, ne jamais sous-estimer la difficulté et le temps que ça va prendre. Je sais que ça ne fait pas vibrer les jeunes qui se lancent dans la création d’une loco ou d’une rame entière avec très peu de connaissances mais il est fortement recommandé de choisir un objet simple pour débuter. De suivre toutes les étapes de la création, de la 3D en passant par les shaders et les textures puis les blueprints avec cet objet très simple afin de se préparer aux nombreuses difficultés qui les attendent. Cela dit, c’est une aventure géniale que de voir son modèle prendre forme petit à petit et sa toute première apparition dans le jeu est toujours un moment très fort.

Une voiture couchettes, une espèce en voie de disparition…

O : Une aventure que tu as déjà vécue avec tes voitures MU. Elles sont excellentes, et pourtant ce n’était que tes premiers modèles ! J’imagine que tu devais déjà avoir une expérience en modélisation 3D, mais quels sont les défis spécifiques de la création pour Train Simulator ?

H : Non, non, je n’en avais aucune. J’ai tout appris sur le tas grâce à des amis créateurs 3D et sur le forum avec l’aide de Patrick surtout (pml3), de DOM107 et de quelques autres que j’oublie sur railsim et sur des forums étrangers. Internet permet aujourd’hui, avec beaucoup de volonté certes, de se former à presque tout pour peu que l’on y passe du temps et que l’on soit constant et persévérant dans l’effort.  On trouve d’excellents tutoriels sur Youtube pour apprendre à manier les logiciels de création 3D. Par contre, il est vrai que toutes les connaissances propres à TS sont très difficiles d’accès et sans un guide averti, il est presque impossible de s’en sortir seul. Donc pour répondre plus précisément à ta question, les défis étaient multiples pour la création de ces voitures Corail : je voulais des textures haute résolution et une 3D impeccable sans toutefois grignoter trop le fps. J’ai bataillé dur pour optimiser les ressources et j’y ai passé presque la moitié du temps qui m’a été nécessaire pour mener à bien ce projet. Mais je crois au final que j’ai trouvé un bon compromis entre qualité et gestion des ressources.

O : Quel est le futur pour SimExpress ? Une CC 14100 peut-être ? 😛

H : C’est vrai qu’elles sont très chouettes !! Et ce n’est vraiment pas exclu que je les reproduise ! Le principal souci pour moi c’est l’authenticité. Je veux dire par là que créer un modèle demande de connaître à fond l’original, d’avoir parlé avec des gens qui utilisent ou travaillent sur la machine, leur avoir posé mille questions sur le fonctionnement de tel ou tel organe. D’avoir ensuite pris mille photos sous toutes les coutures et d’avoir enregistré le moindre son qu’elles produisent. De disposer de plans, de données techniques détaillées. Le futur proche pour SimExpress sera la BB26000. J’ai déjà amassé beaucoup d’informations sur ces machines grâce notamment à un ami qui en conduit quotidiennement et je pense vous concocter quelque chose de très poussé, au niveau de la simulation de conduite, des sons, des textures et de la 3D. J’ai également des voitures Corail VTU dont la 3D est presque terminée et qui risquent d’arriver avant l’hiver. J’espère sincèrement que mes modèles vont donner envie aux créateurs de lignes françaises de se lancer ou simplement de terminer leurs projets laissés de côté ! Ce serait vraiment chouette d’avoir une communauté française aussi forte qu’elle avait été pour MSTS. Peut-être cela arrivera avec TS2017, qui sait ?

O : Ah toi tu sais comment me parler 😛 En tout cas merci beaucoup d’avoir répondu à mes questions. Je te souhaite la meilleure des réussites pour ces premiers pack de voitures, et nous attendons les prochains avec impatience !

H : Ce fut un plaisir Olivier. C’est moi qui te remercie.

Passons maintenant à la revue détaillée du pack couchettes, un des deux qui sera disponible à l’achat en fin de semaine prochaine si tout va bien. Il comprend 3 modèles de voitures Corail VU75, les A9c9ux, B10c10ux et B6Dd2. Ces voitures ont véritablement révolutionné le chemin de fer en France et permirent de rajeunir considérablement le parc du matériel remorqué de la SNCF. Commandées à partir de 1975 (d’où le nom), 60 A9c9ux (voiture couchettes première classe à neuf compartiments) et 290 B10c10ux (voiture couchettes seconde classe à 10 compartiments) furent rapidement livrées et engagées un peu partout sur le territoire et à l’international. Les B6Dd2, quant à elles, construites à 100 exemplaires, sont des voitures seconde classe à six compartiments de six places et grand compartiment fourgon. Elles rentraient aussi bien dans les compositions des trains de jour que de nuit.

Fait novateur pour l’époque, toutes ces nouvelles voitures Corail, à l’exception des B6Dd2, étaient climatisées. Aujourd’hui, les voitures couchettes, qui reçurent diverses modifications, dont le programme de rénovation Lunéa, circulent encore sur les quelques trains de nuits qui roulent en France. Pour les B6Dd2 par contre, leur présence sur le réseau n’est plus qu’un souvenir…

Ces voitures furent une révolution pour la SNCF.

Dans le pack de TrenoNotte, ces trois versions sont déclinées en deux livrées différentes, bleu corail d’origine et bleu corail avec logo SNCF nouille, ce qui permet donc de reproduire des compositions datant de 1975 jusqu’à la fin des années 1990. Mais malheureusement, les trains de nuit de ces époques comprenaient souvent d’autres types de voitures qui n’existent pas encore dans notre simulateur, surtout les T2. Il est également dommage de ne pas voir des versions modernisées de ces matériels, mais on comprend aisément le temps supplémentaire que cela aurait nécessité.

Les trois variantes proposées par TrenoNotte dans son pack, ici en livrée d’origine.

Ces voitures atteignent un niveau de qualité que j’ai rarement vu en quatre ans et demi de jeu. Le superdétaillage est remarquable, aucune forme ou texture n’est laissée au hasard, que ce soit sur le modèle extérieur, avec les bogies, les inscriptions de bas de caisse, agencées différemment sur les deux livrées, le patinage… ; mais aussi dans les différentes vues passagers, remarquables de réalisme. À noter pour ces dernières la présence d’une vue alternative « tête à travers la fenêtre », c’est assez sympathique. Petit absent : les voyageurs, ce qui rend ces voitures un peu vide, mais Treno m’a dit qu’il réfléchirait à cela.

Chaque voiture dispose de sa propre vue passagers.

Le textures sont particulièrement détaillées, comme je l’écrivais au-dessus, mais il faut particulièrement souligner le travail de la lumière sur les baies, qui peuvent prendre toute une palette de couleurs différentes selon l’angle de vue, et surtout l’emplacement du soleil bien sûr ! C’est la première fois que je vois ça sur un modèle dans TS et c’est très réussi !

Le travail sur la lumière et les textures est particulièrement remarquable.

Les différentes fonctionnalités ne sont pas en reste : signalisation d’arrière appropriée automatique – un standard, en 2016, et, grande nouveauté, le système de vérification d’état des freins est fonctionnel ! Notons également de belles animations des portes – malgré les poignées en 2D. Les sons sont quant à eux excellents, et permettent aux derniers qui n’étaient pas encore convaincus de se croire à bord de ces voitures. Le meilleur dans tout ça, c’est que niveau framerate, ça se comporte parfaitement sur le simulateur, du moment que l’on reste raisonnable en quantité bien sûr. Et même pour les grands fifous qui me lisent, Hervé a pensé à vous puisque des versions « Low poly », moins fatigantes pour le moteur graphique du jeu, sont incluses dans le pack.

Le rapide 5019 « Paris-Côte d’Azur » est vu en banlieue marseillaise en juillet 1979.

Vous l’aurez compris, même si le contenu de ce pack est quelque peu restreint, il atteint – à mes yeux en tout cas – un niveau proche de la perfection, et pour un peu moins de 5 euros, cela reste tout à fait raisonnable comparé à ce qui se fait ailleurs. Bravo Treno, et vivement les prochaines ! 😀

Le dernier modèle de vR : la BR 101 !

Salut ! Ah la BR 101 ! Une des locomotives les plus emblématiques d’Allemagne… et de TS également. Que vous ayez commencé à jouer en 2009 ou en 2016, personne n’a pu y échapper, à cette machine ! Et aujourd’hui, 12 juillet (un des meilleurs jours de l’année :P), c’est virtualRailroads qui fait l’actualité « trainsimienne » en sortant trois add-ons consacrés à cette locomotive.

Rien d’inhabituel pour cet éditeur de considérer que des différences mineures sur les modèles font des produits différents. Mais cette fois-ci, aucune offre groupée ni autre réduction qui soit ; si vous voulez acquérir toutes les versions, il faudra débourser pas moins de 75 euros ! Assez ridicule, quand on voit qu’à côté, VictoryWorks/DTG propose la S160 en une petite dizaine de configurations différentes pour 22 euros.

Petite présentation des trois possibilités avant de commencer le test : la première version (celle testée ici) correspond à une BR101 rouge trafic avec des voitures IC et la voiture-pilote Bpmbdzf. Cette rame a déjà été modélisée par vR dans le cadre d’un add-on BR 120, le seul changement réside dans les scripts. Deuxième possibilité, une locomotive en livrée Metropolitan avec une rame réversible appropriée. Ces rames, au nombre de 2, sont les seules à pouvoir circuler à 220 km/h, et roulèrent sur Köln – Hamburg entre 1999 et 2004. Après l’arrêt de ces trains prestigieux, les rames furent repeintes en livrée ICE (et les 101 en rouge trafic) et circulent aujourd’hui sur la ligne ICE 28 Berlin – Leipzig – Nürnberg – München : c’est la dernière variante proposée par l’éditeur allemand.

Parmi les packs proposés, la classico-classique rame réversible de voitures IC.

Pour ma part, je me suis orienté vers la version IC classique, car, déjà elle permet d’être utilisée de façon réaliste un peu partout, et puis, cet add-on, contrairement aux autres, comprend 3 livrées de la locomotive (quelle générosité de la part de vR dis donc !) : le rouge trafic bien sûr, mais aussi la BR 101 017-2 Natur, et la 101 100-6 en livrée bleue Stadtwerke.

Quoi, plusieurs livrées dans un seul pack ? C’est enfin la fin du monde, c’est ça ?

Allons-y les amis ! La modélisation 3D, extérieure comme intérieure, est, comme toujours chez virtualRailroads, excellente. C’est très propre, avec des textures de bonne qualité. Les deux cabines – BR101 et voiture-pilote – sont superbes, malgré un FOV un peu trop étroit à mon goût, surtout sur la locomotive. C’est un peu sombre également. Les effets de lumière sont par contre excellents. A l’inverse, la vue passagers des voitures IC n’est simplement pas digne de vR, beaucoup de textures basses résolutions, ce n’est pas propre du tout…

La vue passagers n’est pas au niveau.

Ce qui me déplaît le plus, c’est l’absence de mise en service réaliste ! Alors que tous les autres modèles de la gamme EXPERT LINE possèdent une fonctionnalité Cold Start, on se demande où celle-ci est passée pour notre chère BR 101… en effet, au lancement du scénario, le panto est déjà levé, le disjoncteur fermé… il n’y a plus qu’à enclencher l’inverseur, desserrer les freins, et c’est parti… vraiment décevant.

Des procédures de démarrage réalistes absentes… mais un vrai plaisir à conduire !

Cependant, il faut le reconnaître, c’est un vrai plaisir de conduire cette locomotive : la physique me parait assez réaliste, et les sons sont simplement excellents. SiFa, PZB, LZB, AFB bien sûr, mais aussi les différents modes de freinage, le contrôle de la fermeture des portes… et l’EBuLa. Vous savez, c’est cet écran qui représente la « fiche train » virtuelle pour les conducteurs allemands, et qui n’a pour l’instant jamais été reproduite dans TS. Il me faut modérer mes propos ; en effet, même le système est théoriquement fonctionnel, il n’y a aucun fichier d’exemple, et aucun mode d’emploi pour créer le sien… le joueur avisé n’est qu’invité à envoyer un mail au SAV de l’éditeur pour avoir plus d’informations ! Pourquoi ne pas avoir intégré un guide par défaut ?

Cabine un chouïa sombre pour moi, mais excellente. Notez à droite l’EBuLa vide.

Bref, même si c’est un vrai plaisir, ces packs ont quelques points négatifs importants, en particulier l’absence de procédures de démarrage réaliste. Ils restent malgré tout un incontournable pour les amateurs du rail allemands qui désirent avoir une BR 101 aux fonctionnalités avancées. Maik, si tu me lis (mais je sais que tu ne me liras pas), il ne faut pas commencer à prendre tes clients pour des vaches à lait !

Les simulateurs Giravions, ressuscités par Simcab

Salut ! Cette semaine, l’ami Auguste (dj gus sur le forum) (Simcab sur facebook) m’a plus que gentiment invité une nouvelle fois chez lui pour découvrir sa dernière merveille. Pour ceux qui ne connaissent pas le personnage, je vous conseille de (re)lire le billet que j’avais posté à propos de son projet précédent. Cette fois-ci, fini de jouer, car c’est un véritable simulateur de conduite utilisé pour la formation des futurs conducteurs dont le passionné s’est occupé.

Un peu mieux qu’un Raildriver, je pense !

Dès lors que l’on pénètre dans le chalet magique, on est surpris par cet imposant module qui prend presque tout l’espace disponible. C’est comme les simulateurs professionnels utilisés dans l’aviation (étonnant n’est-ce pas ? :P) : un espace fermé qui reproduit l’environnement de travail de l’homme aux commandes (comprenez, la cabine), et, à l’extérieur, l’homme qui est du coup véritablement aux commandes, le formateur, dispose de tout un tas d’éléments pour faire souffrir son cobaye élève : deux écrans qui permettent de voir le conducteur et ce que voit le conducteur, un module radio pour jouer au régulateur, et un ordinateur qui permet de faire tout ce qu’on veux : modification de l’aspect des signaux, déclenchement d’alarmes et pannes en tout genre, modifications diverses et variées tout ça pour le malheur permettre une bonne formation de l’élève-conducteur.

Tout un tas d’éléments pour torturer les élèves-conducteurs, dont, bien sûr, le plus important, une bonne bouteille de bière.

Au niveau graphismes, impossible de faire plus vrai, puisque les images sont réelles, et ont été tournées à l’occasion de circulations spéciales, à une vitesse variant entre 30 et 45 km/h. Le tout est stocké sur des laserdiscs, dont la vitesse de lecture varie en fonction de celle de la fausse locomotive – le même principe est utilisé sur des simulateurs en flash disponibles sur le web, et certaines versions des jeux Densha de Go!. Chaque disque permet de stocker 54000 images soit 36 km de ligne en 300*300, sachant que plusieurs itinéraires sont disponibles, permettant de multiplier les situations (différents points de départ, passage sur voie en IPCS…) Les modifications dynamiques (comme les aspects des signaux) sont rajoutés au-dessus, et même pour quelque chose qui date de plus de 20 ans, cela reste d’une incroyable cohérence. Le système a néanmoins ses défauts, notamment un manque de fluidité à faible vitesse, et des arrêts assez brutaux, mais ce n’est pas très gênant. Enfin, on notera que les sons ont été particulièrement retravaillés par le jeune passionné pour que l’immersion soit la plus totale possible.

Il est temps de m’installer au pupitre de la BB 22001 ; là aussi on peut pas faire mieux puisque les équipements utilisés sont identiques à ceux des locomotives réelles. Évidemment, derrière la porte, le petit 0*%¨ç d’Auguste se délecte de ce qu’il est en train de me préparer, tandis que j’ai une pensée pour les (faux) voyageurs derrière moi, car j’ai le pressentiment que tout ne va pas bien se passer ; en même temps, c’est pour ça que les simulateurs existent. Et ce n’est pas le paquet de feuilles dont la première reprend deux LTV à ne pas oublier qui va me remonter le moral.

Je pense pas qu’on puisse faire plus réaliste pour le pupitre !

Direction Vénissieux, où je vais assurer un V160 à destination de Bourgoin-Jallieu. La ligne Lyon-Marseille via Grenoble a soigneusement été choisie puisqu’elle permet de travailler le changement d’alimentation entre le 1,5 kV en région lyonnaise, et le 25000 V qui commence à dominer les voies peu après Chandieu-Toussieu. Après une préparation de la machine, j’effectue sans soucis la mise à quai – bien aidé par mon formateur favori et l’accompagnateur du jour (j’en reparle un peu plus loin). C’est après, lors de ma mise en vitesse, que les ennuis commencent : « tiens, un drôle de bruit ! » *pssssschhhhhht* « freinage d’urgence ? » « AHAHAHAH on a oublié quelque chose je crois ! » « mékicékiaoubliéderéglélekavaybay ? ». Moi j’ai une excuse, y a pas de KVB sur les matériels anglais 😛 Bon, Auguste, ne t’inquiètes pas, tu restes quand même mon formateur favori 😉

Avec le KVB à 16 et pas 10, tout de suite ça marche mieux !

Après un arrêt commercial à Heyrieux où je repars avec +1, là on ne rigole plus du tout, puisque, je tombe TRÈS BIZARREMENT sur un avertissement. Bon pourquoi pas, rien de bien méchant. Mais, TRÈS BIZARREMENT, en quelques secondes, un brouillard sauvage apparait et envahit tout l’écran… en plus, je reçois TRÈS BIZARREMENT un appel du régulateur – auquel je réponds bien sûr, parce que je suis bête – bref la situation dans laquelle on aime bien se trouver quoi. Sémaphore de BAL, je repars en marche à vue, et je vois au loin, TRÈS BIZARREMENT, une radio du thorax surplombant deux points rouges. Bon en fait c’est l’arrière d’un train, mais déformation professionnelle + graphismes de l’époque oblige, j’ai crû au départ que c’était un obstacle, donc j’ai appuyé sur le BP-URG même si en réalité ce n’était pas ce qu’il fallait faire (puisque c’était une queue de train).

Après que mon formateur se soit réjoui de mes déboires (gentiment hein, je précise au cas où la #TeamPremierDegré tomberait sur cet article), le reste du voyage s’est déroulé sans problème, la LTV à 40 n’avait pas disparu (contrairement à la première, ah, je ne vous l’avais pas dit ?), et j’immobilise le train au bout du quai de Bourgoin-Jallieu avec un retard d’environ 25 minutes. Ce parcours fut l’occasion de voir brièvement toutes les possibilités qu’offrent les Giravions, et, je pense que vous avez pu le constater à travers ces quelques lignes, y a moyen de créer des situations vraiiiiiiment dégradées. Le but étant bien sûr de former les élèves à tout et n’importe quoi (loi de Murphy oblige !), et surtout à des évènements qui présentent un danger non négligeable, mais qui ne se rencontrent que très rarement voire jamais en réalité.

Franchissement du sémaphore-du-début-de-la-galère, je ne suis plus le même homme depuis 😛

D’ailleurs, Auguste, désormais vrai conducteur de vrais trains dans la vraie vie, se sert de ce simulateur – qu’il a mis 18 mois à rapatrier du sud de la France puis remettre en état – pour tutorer des élèves en cours de formation. J’étais d’ailleurs lors de ma visite accompagné de Sylvain, actuellement remiseur et élève CRLO (conducteur de locotracteurs), qui profitait du Giravions non seulement pour le plaisir de conduire à 200 km/h entre Libourne et Bordeaux, mais aussi pour pouvoir compléter sa formation, même s’il y a évidemment des différences entre une BB 22200 et un Y 8000. Le tout dans la bonne humeur, et sous l’œil strict mais bienveillant du jeune « maitre des simulateurs », comme j’aime l’appeler. Une initiative que l’on ne peut que applaudir.

Pour finir, ce dernier m’a offert un petit parcours sur Metz-Rémilly (à défaut d’avoir un laserdisc de la ligne 5 :P), enfin plus précisément Novéant-Rémilly, une ligne que je connais comme ma poche. Cette fois-ci aucune anomalie, mais juste le bonheur de parcourir une ligne de l’Est en 1992. Après les gares d’Ancy et Ars, c’est Metz-Sablon qui se profile, et j’emprunte une courbe longeant les voies du dépôt à 30 km/h en admirant toutes les bêtes qui s’y reposent… caravelles rouge et crème, BB 25200 vertes, BB 15000, et surtout… une belle brochette de fers à repasser ! Le voyage se poursuit, et en ligne aussi, les rames sont très sympathiques… mais je n’en dirai pas plus, car vous pourriez vous aussi avoir la chance de profiter de ce simulateur. En effet, même si rien n’est encore confirmé, Auguste devrait exposer un autre modèle du simulateur – bah oui, pourquoi n’en récupérer qu’un lorsqu’on peut en récupérer plusieurs ? – à Grand Train, l’expo à l’ancien dépôt de Paris La Chapelle, et des sessions seront proposées au public moyennant une petite contribution financière. Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, il y aura peut-être également des cabrides des lignes qui seront disponibles sur le net.

Le Sablon en 1992, un pur bonheur.

Je sais que je me répète, mais je suis et je serai toujours impressionné par ce que la passion peut permettre de créer. Quand on voit la complexité d’un tel système, malgré son ancienneté, on ne peut commencer à imaginer la quantité de boulot qu’il a fallu pour remettre en marche ce simulateur. En plus, non seulement le plaisir de conduire (et de contempler des fers à repasser) est là, mais Auguste s’en sert pour aider à son tour des élèves à travailler leurs examens. Comment ne pas être admiratif d’un tel travail ? Bravo, monsieur.

Un petit tour au DFS !

Salut ! Les anglais sont incontestablement les champions des lignes touristiques, mais aussi les champions pour les reproduire dans notre simulateur favori, à tel point qu’elles peuvent se compter par dizaines. On ne peut malheureusement pas en dire autant pour les lignes-musées continentales, bien que Trainworks – collectif allemand bien connu pour ses différents patchs – vient de sortir sa première ligne, une représentation du Dampfbahn Fränkische Schweiz.

Il s’agit d’une ligne à voie unique de 15,5 km dans le massif de la Suisse franconienne (qui, comme son nom ne l’indique pas, est situé dans le nord de la Bavière). Elle relie les villes d’Ebermannstadt (qui fait toujours partie du réseau national DB Netz) et Behringersmühle, le petit village bavarois typique comme sur les cartes postales. Il s’agit d’une ligne très pittoresque, qui longe des versants très boisés.

Le paradis.

Trainworks utilise ici à merveille les différents assets 3D qui ont fait le succès de leurs patchs : arbres russes de Radiomaster et autres objets tchèques, tout cela remplit bien le paysage et permet vraiment d’être transporté dans un petit coin de paradis, comme en réalité, finalement. Tous les décors sont très soignés, on croirait l’œuvre d’un modéliste qui a peaufiné chaque scène : un cycliste au passage à niveau, un petit enfant assis au bord de la route, et je pourrais continuer pendant longtemps.

Le paradis.

La vitesse limite est généralement de 40 km/h, et en vapeur, on a le temps de profiter du paysage ! Malheureusement, à ma connaissance, aucune machine de la flotte de l’association n’existe dans TS, à part le V60. Cela ne vous empêchera pas de profiter de la ligne avec les autres vapeurs et diesels que vous avez à votre disposition ! Personnellement ma favorite c’est la BR 24 !

Le paradis.

Notons que les auteurs proposent d’être remerciés pour leur travail en effectuant une petite donation à l’association qui s’occupe de la ligne réelle. Au lendemain d’un grave accident lors d’une fête de la vapeur, et dans un contexte où la survie de ces petits paradis est de plus en plus menacée, les lignes touristiques et tous les formidables bénévoles qui les maintiennent en vie ont plus que jamais besoin de nous, que ce soit en participant à une asso, ou simplement en allant les voir !

 

CreativeRail sort enfin son ECML version contemporaine !

Salut ! Décidément, cette semaine aura marqué l’histoire de Train Simulator ! Après la sortie ce jeudi de la première ligne française de DTG (j’espère que quelqu’un écrira un test ici, en attendant, je vous renvoie sur le topic de discussion du forum), voici que cette nuit, à la surprise générale, CreativeRail vient de rendre disponible son « East Coast Modern Part 3« , attendue depuis des années !

Il s’agit de la version contemporaine de la section Peterborough-York, située sur l’ECML. On a donc à présent l’ensemble de cette grande artère ferroviaire du pays : Londres-Peterborough chez DTG, Peterborough-York chez CreativeRail, York-Newcastle par DPSimulations, et Newcastle-Edinburgh chez JustTrains. Vous pouvez même prolonger le plaisir vers l’Écosse jusqu’à Dundee avec la sECML disponible chez JT, et même poursuivre en direction des Highlands grâce à CaledonianRailworks.

On a maintenant l’ECML en entier : 632 km de voies sur quatre itinéraires différents pour TS !

L’éditeur avait déjà sorti la version années 80 de la ligne, mais sur cette version, qui comprend également le triangle de Selby, on retrouve en plus de la caténaire les modifications qui ont été apportées entre temps au plan de voie.

Le triangle de Selby est également inclus : la Class 158 prend la branche en direction de York, les voies directes partent vers le sud.

Je pensais que le prix allait être encore plus élevé, mais qu’il y aurait une réduction pour ceux qui ont acheté la version antérieure de la ligne (section Peterborough-Newark). Que nenni, seuls ceux qui possèdent la version 80’s ont 5 livres de réduction, pour tous les autres il faudra débourser 25 livres, soit à peu près 33 euros. Un prix qui reste raisonnable compte tenu de la longueur de l’itinéraire (pas loin de 200 km au total) pour les nouveaux acheteurs, mais qui laissera quand même un arrière-goût amer à ceux qui avaient la précédente version.

On peut enfin monter au nord de Newark !

Les décors sont bien réalisés, ce n’est que de la 2D, mais tout reste cohérent : il n’y a pas de buisson aux couleurs flashy ultra-saturées au côté d’un arbre tout sombre. Par contre je trouve la texture des voies bien trop claire. La pose des assets est réaliste, ça donne un rendu sympa au bord de voie. Par contre, il ne faut pas se le cacher, c’est assez monotone. Mais c’est la même chose en réalité, ce n’est pas la ligne la plus jolie du pays ! Je pense qu’elle plaira à deux types de personnes : les grands amateurs de rail anglais, parce que l’ECML ça reste l’ECML, et ceux qui aiment la grande vitesse, on est un peu dans le même esprit qu’une LGV même si la vitesse maximale est de 200 km/h.

L’ECML… c’est plaaaaaaaaat !

Les gares sont très bien modélisées, la zone de Doncaster est très sympa, par contre certains ouvrages d’art auraient pu faire l’objet d’une modélisation spécifique. La caténaire elle est de l’ancien modèle, sans balancement. Pas de dévers non plus. Au contraire, les signaux sont plus récents, et accompagnés de leur réelle identification.

Doncaster, une plaque tournante du rail anglais.

10 scénarios carrière sont inclus, assez variés, mais bon ce ne sont pas les meilleurs que j’ai vu. En plus c’est assez incohérent, entre des Intercity225 en livrée British Rail et une dizaine de Class 66 EWS ! Cependant, je ne doute pas pour ceux qui n’osent pas ou n’ont pas le temps de créer leurs propres scénarios, que la communauté se saisira de cette ligne pour nous offrir de magnifiques activités. Surtout que sur cette ligne, c’est très varié, du train express à l’omnibus en passant par les trains de fret, HLP ou trains spéciaux… en attendant les Quick Drive permettront de satisfaire tout le monde. Bref, un joli itinéraire pour ceux qui sont intéressés par la ligne réelle ou la grande vitesse… 🙂

Une ligne caritative !

Salut ! Aujourd’hui, Matt Peddlesden va effectuer un marathon sur Twitch, qui commencera à 14h, il va jouer à notre simulateur favori (mais aussi un peu de Flight Simulator) pendant 24 heures ! Donc si vous ne savez pas quoi faire à 2h du mat’, vous pouvez toujours vous rendre sur sa chaîne. Et même si vous avez déjà quelque chose de prévu, n’hésitez pas à passer pour le soutenir, mais aussi tenter de remporter un des nombreux lots qui seront offerts ! Matt effectue ce marathon pour la bonne cause, et récolter des dons pour l’association « Cancer Research UK ».

Si je vous parle de cela, c’est qu’en marge de cet évènement, Phil Teare (pjt1974), connu des simmers pour ses vidéos d’apprentissage de ligne et son itinéraire représentant un réseau de modélisme (disponible gratuitement sur le Workshop), a créé une ligne en donationware appelée « Nessland Lough », que vous pouvez acheter pour un peu plus de 6 euros sur UKTS. Tout l’argent récolté partira également pour cette association.

Une ligne à visée caritative.

La ligne est en fait un petit réseau – fictif – de lignes, avec environ 30 km de voies au total, situé dans le nord-est de l’Angleterre, pas trop loin de Durham, Sunderland… si vous voyez (sinon y a Google Maps :P). Cette région est très verte, très plate, et en bord de mer. Vous connaissez peut-être ces paysages avec la ligne ECML Modern de Darren Porter, et en particulier la section de la Tees Valley Line entre Darlington et Middlesborough.

Un petit réseau dans le nord-est de l’Angleterre.

La pose de décor est très réussie et on s’y croirait vraiment. Les parties urbaines sont également très bien faites, avec une jolie verrière pour la gare centrale de Chimley par exemple. Il faut remercier pour cela le non moins connu Richard Fletcher pour ses assets personnalisés. Le réseau mélange ligne principale à double voie, et petites branches à voie unique, sans compter plusieurs dépôts et voies de service et une carrière, ce qui permet de multiplier les possibilités de scénarios.

C’est une petite ligne sans prétention mais très sympathique.

Attention, pour profiter de la ligne, il vous faudra TS16 (version payante), l’ECML South et la WCML Over Shap. Trois des sept scénarios inclus nécessitent également le BR Blue Pack.

Ce n’est pas la ligne de l’année, et elle ne prétend pas l’être, mais pour 6 euros, vous faites une bonne action, avez une petite ligne sympathique, et même 1 mois d’abonnement premium au site d’UKTS. Que demander de mieux ?

LGV A : Première ligne française payante

Salut ! Aujourd’hui un test que je rêve d’écrire depuis des années, celui d’une ligne française payante. Pour en refaire l’historique, tout commence en novembre 2013 lorsqu’un de nos membres repère et ouvre un sujet concernant des screens d’une LGV Atlantique qui serait en production. 73 pages, une interview du créateur – son premier travail pour TS, quelques problèmes de communication et deux ans plus tard, la ligne, très attendue par cette communauté, vient enfin de sortir, chez JustTrains.

Cela fait des années que j’attendais un tel moment !

Néanmoins, certains des messages sont très critiques, et on peut distinguer deux grands points de vue : premièrement, ceux qui pensent que l’auteur a fait un boulot exceptionnel, excusant les défauts parce que c’est une ligne française, que ça n’existait pas avant, que l’auteur est novice dans ce simu et donc que le prix est juste un remerciement envers le celui-ci. Deuxièmement, ceux qui pensent qu’il s’agit d’une ligne payante comme n’importe quelle autre, et qu’elle se doit donc d’atteindre un certain niveau de qualité, même si elle n’est créée que par une unique personne, « novice » dans ce simulateur, et qu’elle s’intéresse à notre pays.

Personnellement je fais partie des seconds, mais ce qui est le plus important, c’est que ces deux thèses peuvent se justifier avec des arguments objectifs, et par conséquent je les trouve toutes les deux raisonnables. Ce qui l’est moins, c’est de se dire que l’on a raison et que les autres, s’ils ne sont pas de notre avis, sont des nuls (pour rester correct, la vulgarité ne fait que desservir les personnes qui les emploient).

Une ligne assez critiquée, qui divise notre communauté.

Dernière petite précision, avant que l’on m’attaque sur ce point, je ne cache absolument pas le fait que je travaille en collaboration avec DTG, mais que l’ensemble de ce texte, comme tout ce que j’écris ici et sur le forum, reste mon avis personnel. Vous en pensez ce que vous voulez.

Bon ça c’est fait, maintenant, parlons de l’add-on en lui-même. Il s’agit de la reproduction de la LGV Atlantique entre Paris Montparnasse et Saint-Pierre-des-Corps, soit 220 km de voies. La ligne est fournie avec le TGV Atlantique en diverses variantes et livrées : rame grise, Lacroix, rame du record et voiture-vigie… je trouve cela assez (trop ?) ambitieux pour une première transition : j’aurais préféré moins de contenu, mais d’une meilleure qualité (encore un argument qui peut se débattre !).

220 km de voies, avec l’iconique TGV Atlantique. Peut-être trop ambitieux pour une première création ?

Parlons de la ligne donc : je ne suis pas du coin, mais je l’ai déjà empruntée à plusieurs reprises, et je trouve que l’ambiance y est. La pose des décors est globalement bonne (à part quelques arbres flottants), les assets spécifiques sont sympas – mais malheureusement pas assez nombreux, et comme en réalité, les décors restent assez variés ce qui fait qu’on ne s’ennuie pas trop (pour une LGV). Cependant, comme toutes les lignes dont la production a commencé il y a des plusieurs années, elle a un air vieillot, avec beaucoup trop d’assets Kuju comme les arbres 2D, les bâtiments que l’on a tous vu des centaines de fois, et l’absence de balancement de la caténaire… le dévers lui, est présent. C’est une surprise agréable.

Sur la majorité du parcours donc, c’est pas mal, mais certains tronçons sont moins réussis, que ce soit en pleine ligne avec des décors qui paraissent parfois un peu « vides » (on est loin de la 3D intégrale des Wherry Lines) ou encore à Paris. La sortie de la gare Montparnasse est excellente, cependant, à cause du manque d’assets spécifiques, on a l’impression de traverser une zone urbaine… mais pas Paris. Dans sa globalité, le travail reste tout à fait convenable, c’est comparable aux Western Mainlines du même éditeur.

La plupart du temps ça, mais parfois c’est moins bien.

Concernant les fonctionnalités, on est au deux extrêmes… en effet, on a une TVM excellente, avec les sectionnements qui sont extrêmement bien réalisés, mais de l’autre côté, un KVB… absent et l’acquittement de certains signaux lumineux pourtant ouverts ! Ça ça va pas ! Ce n’est que sur les premiers kilomètres, certes, mais tout de même ! Pour un add-on vendu comme ayant des « procédures d’exploitation réalistes », on repassera !

Le TGV, c’est la partie du pack que j’aime le moins. D’abord au niveau du texturing, extérieur comme intérieur, pas très précis, avec de nombreuses textures qui n’ont pas la résolution suffisante, voire de la 3D tout simplement ignorée, comme le module KVB, tout plat. Pourtant l’auteur en est capable, à en juger certains éléments de la cabine. Cabine, qui, malgré ce défaut n’est pas si mauvaise, si on ne zoome pas. Les sons sont ni excellents, ni mauvais, mais la physique est à revoir, en effet le train accélère et ralentit comme une fusée ! Et cela se remarque d’autant plus que la commande clavier pour les freins est très sensible ! Il suffit d’effleurer la touche ù pour se retrouver avec 90% de freinage ! Dommage ! Toutefois, après une petite période d’acclimatation, on se fait à la conduite de ce TGV, qui reste en fait dans la moyenne des matériels roulants que nous connaissons pour TS.

On a vu mieux comme texturing…

En terme de scénarios : des Quick Drive sont inclus (mais que dans le sens nord-sud, bizarrement) et quelques scénarios standards que je n’ai pas tous essayé, mais qui ont l’air sympas. C’est une LGV, donc il est difficile de varier les possibilités, mais vu la présence de gares intermédiaires, je pense qu’on peut imaginer pas mal de choses. Finalement, le temps de développement de la ligne se fait sentir, et l’expérience de l’auteur pour TS aussi, vu les scripts que je qualifierai de maladroits. Et au-delà de tous ses défauts, je dois avouer que je me suis pas mal amusé en conduisant sur cette LGV Atlantique. C’est quand même le principal ! Ainsi, ne serait-ce pour assoiffer votre curiosité, je vous la recommande, sincèrement.

Tant qu’on zoome pas, la cabine reste correcte. Beaucoup de commandes sont manipulables. Notez cependant le KVB tout en 2D !

Les Z2 de Dom sont disponibles

Salut ! En ce moment la communauté française est assez gâtée… entre la ligne chez JustTrains qui n’est (normalement ?) plus très loin, l’annonce par DTG d’un partenariat avec la SNCF, les nouveaux modèles de PierreG… et la sortie hier soir des Z2 par Dom107, il y a de quoi faire !

Les Z2 sont des automotrices à deux éléments, construites dans les années 80, dans le but de moderniser les relations locales, et réduire l’écart de qualité lorsque les voyageurs quittaient le TGV et prenaient le petit train local pour rejoindre leur destination finale… il existe des versions bicourants (Z 9500 et Z 9600), monocourant continu (Z 7300 et Z 7500), et monocourant alternatif, les Z 11500 (les meilleures, bien évidemment :P).

Vous êtes sûrement nombreux à avoir déjà aperçu, voire voyagé à bord de ces rames, elles sont utilisées un petit peu partout en France pour assurer des TER, qu’ils soient express ou omnibus. Par exemple, en Lorraine, les Z11500 que je vois presque tous les jours assurent aussi bien des rapides Nancy-Strasbourg, que des omnibus Nancy-Thionville.

La version de Dominique n’est certes pas du niveau de Waggonz ou virtualRailroads, et n’a pas de vue passager (honnêtement on pourrait même se contenter du modèle extérieur tellement celui-ci est détaillé), mais la 3D et le texturing sont vraiment superbes, la cabine super jolie, et l’auteur a tout de même implémenté de nombreuses fonctionnalités. Bravo et chapô, Dominique !

Une pu***n de Z 11500 quoi ! C’est à retrouver gratuitement dans la section téléchargements du site. Encore bravo et merci !

 

 

Une bonne Collett

Salut ! En ce moment, pas de surprise dans les sorties : les BR151 de vR sont excellentes, mais toutes les avoir nécessite d’avoir caché de l’argent aux Maldives, le Cityjet de RSSLO a de jolies fonctionnalités, mais les sons sont à revoir, et la Britannia de JT justifie son prix par une simulation bien avancée… alors pour sortir de l’ordinaire, je vous propose un test de la « Collett Goods » de Digital Traction, disponible dès à présent pour ceux qui l’ont pré-commandés. Les autres devront attendre la publication chez Steam Sound Supreme, qui s’est d’ailleurs occupés des sons de cette machine.

Petite présentation d’abord, la « Collett Goods » ou série 2251 GWR est une locomotive 0-6-0 de cette grande compagnie conçue par… devinez… oui vraiment on s’y attend pas du tout… sisi j’vous jure… bon allez j’arrête… mais encore un peu quand même… Charles Collett :P. 120 machines furent mises en service à partir de 1930, circulant sur tout le réseau GWR en tête de tout train de voyageurs ou marchandises pas trop lourds. Radiées dans les années 50 et surtout 60, aujourd’hui, seule 3205 roule encore, au South Devon Railway (enfin comparé à chez nous c’est déjà bien…).

Une locomotive de taille moyenne, pour des trains moyens.

Bref, concernant cette version virtuelle, la reproduction de DigitalTraction est très convaincante. Le modèle 3D est très joli, de nombreux détails ont été représentés sans être simplement texturés. La locomotive et son tender sont disponibles en trois livrées : vert Brunswick GWR, et deux versions de la livrée noire BR. On notera que l’on peut modifier la plaque de dépôt et l’effet (métal ou poli) de la cheminée et de la soupape de sécurité. Malheureusement, les 20 machines construites sans fenêtre de côté (à cause des craintes liées à la guerre) n’ont pas été reproduites.

DT a fait du bon boulot.

L’abri est très sympathique, c’est un des meilleurs que DigitalTraction ait reproduit pour l’instant. Les différents tuyaux ont l’air pour une fois bien soignés. Les textures sont également de bonne qualité. Ce qui est encore mieux, c’est la conduite de cette locomotive, qui est très agréable, avec une physique qui me parait réaliste. Et comme j’écrivais plus haut, les sons ont été enregistrés par Steam Sound Supreme sur la 3205, et c’est très très très appréciable. Niveau scénarios, il y a pas mal de Quick Drives, et aussi trois bons scénarios standard pour la Riviera in the fifties.

L’abri est de bonne qualité, c’est ce qu’il faisait un peu défaut sur les précédents modèles du studio.

Le problème, c’est le positionnement de DT sur le marché actuel. D’un côté vous avez JustTrains, VictoryWorks et autres Smokebox qui font des locomotives très jolies, mais au fonctionnement très avancé, de l’autre DTG avec des locomotives très jolies mais très basiques… le petit studio anglais se retrouve un petit peu coincé entre ces deux segments avec une locomotive très jolie, mais des fonctionnalités entre les deux, et je pense malheureusement que seuls ceux qui ont un intérêt pour les locomotives GWR achèteront cet add-on. Car si vous voulez juste un nouveau joujou à vapeur, il y a plus intéressant ailleurs, selon que vous recherchiez la facilité ou le défi.

Ni basique, ni avancée… moyenne par sa taille, et ses fonctionnalités aussi.

Personnellement, cela reste une locomotive soignée, et agréable à conduire, donc je vous la recommande tout de même. Il est juste dommage de ne pas voir de fonctionnalités plus avancées…

Mike Rennie (Smokebox) : « Je fais le même travail, virtuellement, qu’effectuaient les ouvriers à l’époque »

Salut ! Aujourd’hui, je vous propose une interview de Mike Rennie, que vous connaissez peut-être sous le nom de Smokebox, auteur de deux add-ons parus chez DTG : la Consolidation et la FEF-3, reconnus par l’ensemble de la communauté comme des excellentes créations. Sans plus attendre, la voici, j’espère que vous la trouverez intéressante, j’attends comme d’habitude vos retours ! 🙂

Olivier : Salut Mike ! Merci pour avoir accepté de participer à cette interview. Tout d’abord, pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas forcément, peux-tu te présenter ?

Mike : Salut ! Je m’appelle Mike Rennie, et on me connait dans la communauté Train Simulator sous le nom de Smokebox. Même si je suis anglais, je suis surtout connu pour modéliser des locomotives à vapeur américaines dans TS.

O : Comment as-tu commencé à créer du contenu pour Train Simulator ?

M : J’ai créé du contenu gratuit pour Microsoft Combat Flight Simulator pendant des années, mais lorsque MSTS fut sorti, cela raviva l’intérêt que j’avais pour les trains quand j’étais petit. Ensuite, Railworks fut publié, et je me le suis procuré. Je voulais personnaliser les décors des lignes, et aussi continuer de m’amuser en créant des modèles virtuels, donc j’ai acheté 3DCrafter Pro, et commencé à créer des éléments de décor pour moi-même. C’est comme ça que j’ai appris le métier, pour des objets basiques en tout cas. Après un certain temps, je me suis mis à créer des modèles de plus en plus complexes, dont des wagons anglais très détaillés, et un poste d’aiguillage. Ensuite, je voulais m’atteler à quelque chose d’encore plus ambitieux. J’ai toujours pensé que les locomotives du jeu pouvaient être mieux réalisées, donc je me suis fixé l’objectif d’en créer une du mieux que je pouvais. J’ai demandé des suggestions sur des forums, et quelqu’un a eu l’idée d’une Consolidation 2-8-0.

Mike s’est fait connaitre avec ses wagons GWR Siphons, toujours disponibles sur trainsim.com.

O : As-tu toujours eu un intérêt particulier pour les locomotives à vapeur américaines ?

M : En fait, pas du tout, ce qui peut paraitre surprenant ! C’est juste une de ces choses qui arrivent de temps en temps – on m’a montré une photo d’une 2-8-0 américaine très ancienne, et je me suis dit « tiens, ça a l’air étrange et intéressant, ça pourrait être marrant ». J’ai cherché si des plans détaillés de 2-8-0 étaient disponibles, et je suis tombé sur un ensemble presque complet de dessins de la Consolidation construite en 1926 par Lima pour l’AT&NR. Ce n’est qu’après avoir commencé à la modéliser, et fait des recherches en détail, que je suis réellement tombé amoureux des vapeurs américaines.

O : Qu’aimes-tu chez ces locomotives ?

M : Une des choses que j’adore vraiment chez elles, c’est qu’elles sont si différentes des locomotives à vapeur anglaises ordinaires, ce qui les rend exotiques à mes yeux. J’avais l’habitude de voir des locos dont la plupart des mécanismes n’étaient pas visibles, alors que les américaines ne cachent rien – les générateurs, les pompes à air, les réchauffeurs, tous les tuyaux et les câbles, tout est (généralement) à l’extérieur. De façon générale, elles sont aussi beaucoup plus imposantes, et certaines peuvent paraître assez bestiales et puissantes, ce qui les rend attrayantes. Enfin, le fait de les regarder me fait penser au continent américain en lui-même, une terre lointaine pour moi qui habite en Écosse, cela stimule mon imagination.

O : Pourquoi as-tu choisi DTG pour publier tes add-ons ?

M : Plusieurs raisons ont fait que j’ai choisi de publier chez DTG. Premièrement, lorsque j’ai commencé ma première loco, la Consolidation, c’était un projet freeware, donc un hobby pour m’amuser dans mon temps libre. J’ai montré des images WIP sur des forums, et un autre créateur, célèbre pour ses lignes américaines payantes (Note D’Olivier : Richard Galber du studio All Aboard), m’a dit qu’elle était largement assez bonne pour être payante, et je devais sérieusement considérer le fait d’en faire mon métier. Il m’a mis en contact avec RSC (leur nom à l’époque), et le reste a suivi son cours naturellement. De plus, publier chez DTG présente l’avantage majeur d’avoir accès la plate-forme Steam de Valve, utilisée par des millions de joueurs. Si j’avais essayé de publier la loco moi-même, cela aurait été très difficile (impossible, en fait) d’atteindre un marché aussi large. Et puis, RSC a pu me donner une aide technique pour parfaire et terminer le modèle, en me faisant comprendre comment finir certaines choses et le mettre en forme selon leurs règles.

O : N’était-ce pas trop compliqué, puisque tes add-ons sont très avancés, mais DTG veut lui viser un public très large ?

M : Tu soulèves un point intéressant. La Connie (NDO : Consolidation) était une des simulations les plus complexes et réalistes à l’époque, introduisant de nouvelles fonctionnalités que j’avais implémenté, et cela causa des problèmes pour son autorisation à la publication : j’ai dû expliquer comment celles-ci fonctionnaient, et m’assurer qu’elles étaient clairement détaillées dans le manuel, ce qui le rendit lui aussi assez complexe. RSC m’a aussi fait remarquer qu’ils ont un public assez large, comme tu l’as justement dit. J’ai donc dû créer plusieurs versions du modèle : une qui avait toutes les fonctionnalités très avancées et compliquées, qui la rendait incompatible avec le HUD F4, et une autre, simplifiée, qui était compatible avec ce dernier. Ce fut beaucoup de travail en plus pour moi, mais je pense que cela en a valu le coup.

Les vapeurs américaines sont des vrais monstres !

O : La Consolidation était déjà excellente et c’était ta première loco, c’est impressionnant que tu ais tout fait tout seul… félicitations ! T’es-tu senti découragé par moments ?

M : Merci ! Il y a certains moments lors de la création du modèle qui m’ont beaucoup contrariés, mais c’était surtout parce qu’il était tellement gros que 3DCrafter avait dû mal le supporter, il plantait de nombreuses fois par jour. Même si je faisais des sauvegardes, cela altérait parfois les fichiers et je devais recommencer un jour ou plus de travail. Cela peut être très difficile ! Mais je ne m’en suis jamais lassé. Tout était un challenge, c’était comme résoudre un puzzle, et j’ai vraiment aimé le fait de tout avoir sous mon contrôle – le modèle en lui-même, les animations, le texturing, les sons, les effets spéciaux, le scripting, les scénarios… tout. Je n’avais pas aussi à m’inquiéter d’une éventuelle date butoir, donc je pouvais continuer jusqu’à ce que je me sentais prêt.

O : La FEF-3, ton deuxième modèle, est un cran au-dessus. On peut clairement voir une évolution entre les deux machines. Qu’est-ce que la Connie t’a appris, pour que tu puisses arriver à recréer – et je suis sûr que de nombreuses personnes seront d’accord avec moi – la locomotive à vapeur la plus réaliste pour ce simulateur ?

M : Merci pour les compliments ! C’est une très bonne question. J’ai en effet tiré des précieuses leçons de la Connie. Une des plus importantes étant qu’il était possible de réaliser un modèle très détaillé, avec des scripts avancés, sans mettre le jeu à genoux. Je pense que la plupart des joueurs avec un ordinateur aux performances moyennes n’ont pas de problèmes avec le framerate. Cela m’a donné la confiance pour vouloir détailler la FEF-3 au maximum, avec tous les écrous, boulons et rivets en 3D, les angles bien ronds, et autant de détails que possible pour qu’elle paraisse réelle, même de très très près !

Une autre leçon que j’ai retenu était les techniques de texturing. Je suis assez content des textures de la Connie, mais je pense que j’ai fait au moins dix fois mieux sur la FEF-3. J’ai réalisé que je devais faire plus attention à la lumière et aux ombres pour pouvoir recréer la vraie « texture » de différentes surfaces. J’ai passé beaucoup de temps à essayer différentes méthodes, pour m’assurer que tout semble réel de près, en poussant jusqu’à l’oxydation autour des rivets, ou la façon dont la peinture sur les surfaces en métal coulé tend à ressembler à la peau d’une orange (à cause du sable utilisé dans le coulage).

Enfin, une des leçons dont je me souviens le plus est que la seule façon de créer un modèle vraiment authentique était de suivre autant que possible pour un être humain les dessins industriels originaux. En effet, je fais le même travail, virtuellement, qu’effectuaient les ouvriers à l’époque (utiliser les plans pour créer les moules qui servaient à construire les pièces).

Le créateur a beaucoup appris avec la Consolidation, sa première locomotive.

O : Le fonctionnement de la FEF-3 est très réaliste, n’était-ce pas trop dur pour un Anglais d’abord de comprendre, puis ensuite de scripter toutes les caractéristiques d’une vapeur américaine ?

M : Tu as raison, c’était difficile au départ. J’ai passé beaucoup de temps à lire des livres sur le sujet et développer mes connaissances, mais j’ai aussi eu la grande chance de me faire des amis pendant le développement du modèle, grâce aux forums et à la page facebook, amis qui se trouvaient être des conducteurs de locomotives à vapeur aux États-Unis. Ils ont pu m’expliquer de nombreuses choses. Certains d’entre eux m’ont même envoyé des vidéos qu’ils avaient fait au travail, pour me montrer le fonctionnement de certaines commandes. Par chance, un de ces contacts a même été chauffeur et conducteur de la vraie 844, c’est grâce à lui que la mise à jour de la simulation de la jauge de la pompe à eau est si fidèle.

C’est quelque chose de particulièrement utile : au lieu de rester mystérieux sur mes projets, j’ai partagé de nombreuses images WIP. Cela a permis aux gens de voir ce que j’étais en train de faire, et de me donner des conseils pratiques ou exprimer leurs opinions, me laissant plein de temps pour les intégrer au modèle avant que celui-ci ne soit terminé.

O : As-tu des conseils pour ceux qui veulent créer du matériel roulant pour TS ?

M : Mon premier conseil serait d’apprendre les bases en commençant par quelque chose de simple ! Comme je l’ai déjà dit, avant de me mettre à la Connie, j’avais déjà acquis de l’expérience sur TS et 3DCrafter en réalisant d’autres modèles. Mon tout premier objet pour TS était un arbre en deux dimensions ! Après cela, j’ai fait un panneau publicitaire, un chariot à bagages, des bidons de lait, ce genre de choses. Je pense vraiment qu’il essentiel de s’y prendre par étapes, et de ne pas débuter par un modèle complexe sans avoir fait ces choses au départ. En plus, la locomotive à vapeur, est carrément la bête la plus complexe inimaginable à reproduire dans TS, le travail et les compétences nécessaires pour y arriver ne doivent pas être sous-estimées. Il est également important d’être patient. Il y aura beaucoup d’essais et d’erreurs, d’expérimentations, il faudra jeter des choses qui ne marchent pas, devoir recommencer. Il faut avoir cela à l’esprit avant de s’y mettre. Un dernier conseil, soyez sûrs de le faire pour vous amuser, cela doit être un sujet qui doit vous passionner ! Et au fait, est-ce que j’ai mentionné que c’était beaucoup de travail ? 😀 Si cela ne vous passionne pas, ce sera difficile d’en voir le bout.

Mike a pu compter sur le soutien de vrais vaporistes pour modéliser la FEF-3.

O : Dernière question : ton projet actuel est Jupiter, une locomotive à vapeur du 19ème siècle, qui fait partie de l’Histoire, puisqu’elle fut présente à la cérémonie de l’achèvement du premier chemin de fer transcontinental. Pourquoi ce choix ?

M : Ce fut un pur hasard. Je voulais réaliser une autre locomotive à vapeur américaine, parce que je les aime, et qu’elles sont devenues un marché de niche pour moi – je ne suis pas le seul à en reproduire pour TS, mais nous ne sommes pas nombreux. J’étais en train de chercher des images de locos à vapeur sur Google, et je suis tombé sur la Leviathan de David Kloke, qui fut construite sur les mêmes plans que Jupiter. J’ai juste adoré son look, et je me suis dit « Voilà ! Une nouvelle loco insolite mais belle qui n’a jamais été vue dans TS ! » (excepté un modèle gratuit il me semble). J’aime modéliser des éléments inhabituels. Ensuite, j’ai vu que l’on pouvait obtenir un ensemble presque complet de plans aux USA, et c’est cela qui a scellé l’affaire.

Bien sûr, les n°60 « Jupiter » du CPRR et la n°119 d’UP sont célèbres pour leur rencontre à la cérémonie du Golden Spike. C’est un bonus supplémentaire. Cela signifie qu’elles sont bien connues aux États-Unis et donc qu’elles devraient être un succès. De plus, étant du 18ème siècle, cela ouvre la voie à de nombreuses possibilités, j’espère qu’elles peuvent même déclencher le développement de nouvelles lignes situées dans l’ère du Far West.

O : Merci Mike pour ces réponses ! J’adore les Hommes, qui animés par une passion, arrivent à faire de grandes choses. Je te souhaite le meilleur pour ton futur !

M : Merci beaucoup à toi, Olivier, j’ai apprécié la discussion ! Je pense que j’aurais pu continuer pendant des heures.